Scénarios

L'attente avait été particulièrement longue, et ce ne fut qu'alors qu'il avait enfin trouvé une position relativement confortable sur la branche de l'arbre où il s'était installé, qu'il vit arriver le dernier membre du groupe.

C'était un homme d'un certain âge, aveugle, d'apparence frêle, qui avait cependant l'air déterminé. Il portait autour du cou un étrange instrument métallique qui attira tous les regards.

Après un court instant de flottement, ce fut le nain aux riches atours qui se leva. Prenant appui sur son marteau de guerre qu'il avait posé devant lui, il interpella le nouveau venu.

Alors qu'il suivait du regard un papillon qui voletait entre ses griffes, son regard tomba sur Elle. La druidesse elfe s'approcha du groupe, en prenant le temps de laisser le papillon se poser sur sa main, et s'arrêta près de la monture du chevalier en armure.

Celui-ci portait la visière de son heaume baissée devant son visage, et son armure étincelait dans la lumière matinale, au point que lui, tout félin qu'il était, dût en détourner les yeux.

Il examina enfin le guerrier restant, qui était des plus intriguant. Il portait une cuirasse à la façon des archers, qui ne dissimulait en rien ses bras et jambes couverts de marques intimidantes qui n'étaient pas sans lui rappeler ses propres ocelles.

Un remue-ménage dans la clairière ramena l'attention du félin sur le groupe, qui semblait avoir fini de palabrer. Le départ semblait proche. Il sauta de sa branche et s'apprêta à les rejoindre, se doutant qu'Elle aurait besoin de lui.

La quête se mit donc en route, l'aveugle menant la marche.

L'hiver, la majorité des laboratoires de la station de recherche du lac Toolik tourne au ralenti. Seule une équipe minimale reste sur place pour surveiller les expériences en cours, à neuf heure de route du village le plus proche.
Ses membres se sont abrités ensemble pour passer leur première nuit de blizzard de la saison. Iels savent que c'est la plus dure pour le moral. Hélas, la tempête est bien le moindre des dangers auxquels iels devront bientôt faire face.

An 2241,

Enfermés dans la salle d'interrogatoire de l'usine Conway, deux rebelles s'apprêtent à passer de nouveau à la question. Les murs de l'usine tremblent sous les pas cadencés du Stellarator, sur cette pulsation lente s'ajoute le souffle haleté de ces âmes inquiètent.
Devant elles, trois figures sombres. A gauche, deux sont de dos, affairées sur un terminal affichant une succession de lignes
incompréhensibles tandis qu'à droite une tapote nerveusement sur son calepin numérique.

Soudain, un silence de plomb se fait, les calculateurs viennent de converger et le Stellarator ralentit la cadence.

Une lumière verte surplombant une porte métallique s'allume, le Bloc est de nouveau prêt.

T- 36:42:23
Lorsque rien n'est plus sûr. Lorsque l'on ne peut faire confiance à personne. Lorsque l'on découvre le rock. Lorsque l'on a perdu l'amour de sa vie. Lorsque l'on veut vivre différemment. Lorsque que l'on veut simplement pouvoir vivre.

11 août 1961, Berlin Pankow. 5 suspects sont arrêtés par le ministère pour la sécurité d'état.

Alors que la frontière entre le réel et le paraître se délite pour cette assemblée atypique, tous doivent faire un choix pour la vie.

Patrie ou Liberté ? Partir ou rester ? Croire ou trahir ? Aimer ou quitter.
T- 36:41:00

FOST : Force Océanique Stratégique. La plus discrète, mais aussi la plus puissante des armes de la France.

Sombres et silencieux, ses vaisseaux noirs sont tapis dans l’obscurité des profondeurs. Même l’œil omniscient des satellites ne peut les y débusquer.

Chacun de ces sous-marins peut anéantir des populations entières, pulvériser des villes, abattre les plus grandes nations. Tout agresseur potentiel doit comprendre quel prix exorbitant lui coûterait la conquête de la France.

Mais afin de garantir leur discrétion et leur loyauté, les Gardiens de la République sont aveugles. Les équipages des vaisseaux noirs ignorent tout des conflits qui font rage à la surface. Ils ignorent même sur qui est pointé leur arsenal nucléaire.

Ils savent, par contre, qu’ils sont sans cesse pourchassés par toutes les marines du globe. En temps de paix, les SNA en maraude les prennent en chasse et s’efforcent de les suivre à la trace.

En temps de guerre, ce jeu de cache-cache devient une traque impitoyable.

Autrefois prospère, le petit village de Malalor dépérit depuis l'arrivée régulière d'oiseaux ravageurs de récolte. Malgré les efforts déployés, rien n'avait pu endiguer le fléau. Tandis que les légumes mûrissent doucement, l'inquiétude grandit parmi la population. Dans peu de temps, les oiseaux de malheur reviendront et alors, ce sera la famine.

Pourtant, le maire vient de convoquer une réunion publique après une dizaine de jours d'absence. Aurait-il trouvé une solution pour préserver les délicieux artichauds qui sont la principale nourriture du village ?

M41.897 - Ultima Segmentum

An 897 du millénaire 41 - Secteur oriental de la voie lactée.

Il y a peu d’endroits dans la galaxie, où règne un semblant de calme et de prospérité. Loin de Terra, capitale d’imperium de l’humanité, à la bordure orientale de la galaxie, l’empire Tau fait partie de ces quelques havres de paix. Loin de la xénophobie d’un imperium hanté par la peur, cet empire extraterrestre progresse par l’union des forces des espèces aliens qui y cohabitent. Loin de la décrépitude d’une humanité éternellement plongée dans la guerre, il accroît son influence par sa diplomatie et sa sagesse. Loin de cette théocratie répressive et de ses foules vénérant fanatiquement un empereur-dieu, cadavre enchaîné sur le trône d’or, les Tau et leurs alliés xenos connaissent un essor technologique fulgurant grâce à un système de castes stricte et le « Tau’va », la philosophie de l’empire.

C’est cependant près de Sha’draig, une petite lune forestière excentrée de ce calme et prospère empire qu’il y a deux jours, deux vaisseaux se sont mystérieusement matérialisés. Les rescapés du premier, un croiseur impérial humain à la dérive, ont été accueillis par l’empire Tau. Le second, une immense station faite d’une étrange pierre noire est apparue, vide aux dires des premiers explorateurs s’y étant aventurés. Mais alors que le danger initial que représentait une invasion par des humains de l’espace Tau semblait passé, vous avez été réveillés en sursaut, la nuit, par le signal d’alerte générale de la base de Sha’draig. En effet, sur cette petite base où vous n’étiez que quelques-uns, l’éthéré Aun’el T’au Aste’reid, meneur vénéré dans la société tau, a disparu. La paix est brisée et il vous faut maintenant craindre le pire. Car dans les ténèbres d’un futur lointain il n’y a que la guerre.

Kor’O Vanan - Amiral suprême du sept Ke'lshan

Année 2595 - Quelque part à 5 UA de Jupiter

Votre vaisseau, si petit dans l'immensité du cosmos, tremble alors que vous inversez la propulsion pour ralentir. En effet, devant vous la station de recherche Maïa apparaît comme un petit point sur le spectographe.

Enfin ! Après plusieurs jours de recherche, vos efforts sont récompensés. Ayant cessé d'émettre, la station ne répondait plus, et vous avez dû étendre votre champ de recherche pour finalement la retrouver beaucoup trop loin de son orbite théorique autour de Jupiter !

Désormais plus proches, vous contemplez le complexe scientifique, qui, toujours attaché à son astéroïde, semble avoir subi de graves dommages. Néanmoins votre regard ne s'y attarde pas. En effet, ce qui attire votre regard, ce sont les vaisseaux, vraissemblablement de fabrication martienne, qui orbitent autour de la station, tels des vautours...

Mai 1984, New-York City.

Le détective O’Donnell grogna sourdement, remua l’échine, échoua à trouver une position confortable sur la chaise métallique qui lui cisaillait les reins. Pas de siège agréable dans le bureau du capitaine Clarence. Manière de dire que les visiteurs avaient intérêt à faire court. Le capitaine détestait par-dessus tout perdre son temps.
– Vous vous foutez de moi, O’Donnell.
Clarence n’avait pas levé les yeux du dossier. Sa calvitie brillait au ras du papier-carton.
– Pas de preuve. Pas de motif. Pas de soupçon valable. Cette pauvre fille est innocente, bon Dieu. Vous avez lu son dossier comme moi, vous savez d’où elle sort. Vous savez ce qu’elle est.
O’Donnell se racla la gorge. Bruit de poubelles broyées au camion-benne. Faire court, avant tout.
– C’est une enfumeuse, une sacrée futée. Elle cache son jeu. Elle l’a tué. Donnez-moi trois jours, et je le prouve.
Le chef du poste de police de Red Hook lui lança un regard songeur. Éclat gris trottoir dans ses yeux délavés.
– Vous êtes devenu cinglé, O’Donnell.
Il laissa passer un ange. Pas dans ses habitudes.
– Vous n’avez aucune raison de la détenir ici. Si elle tombe sur un avocat, vous êtes cramé.
– Elle n’est pas tombée sur un avocat. Elle est tombée sur moi. Trois jours, capitaine.
Froncement de sourcils. Ça cogitait sec sous la calvitie.
– Trois jours, d’accord.
L’ombre d’un sourire plana sur les joues mal rasées du détective.
– Mais pas seul. Je vous colle un spécialiste dans les pattes, cette fois.
Le sourire s’effaça si vite qu’on se surprenait à croire qu’il n’avait jamais existé. Clarence reposa le dossier, avança la main vers un autre, tourna la tête vers l’horloge murale. L’entretien était fini.
Le détective O’Donnell reprit son dossier en silence.
Griffonnés au crayon, à la va-vite, quatre mots rageurs rayaient l’étiquette collée de travers sur la pochette cartonnée.

En 1906, un groupe d'intrépides enquêteurs de la police parisienne, sous les ordres de M. le préfet Louis Lépine, traque un groupe de déserteurs et découvre un terrible secret...

Cela fait maintenant 39 ans que les événements se sont produits. 39 ans que les barres calcinées de Moscou n'abritent que des mutants et des spectres. 39 ans que la surface radioactive est inhospitalière pour l’homme. Si la flamme vacillante de l’humanité persiste dans le métro moscovite, elle menace de s’éteindre définitivement en même temps que les moulins de la Sevastopolskaya.
Un dernier espoir subsiste, une folle rumeur provenant d’un héros du métro, disparu il y a bien longtemps. Une centrale nucléaire aurait survécu à l’apocalypse, loin au Nord. Les terres y seraient propres et cultivables, la radioactivité quasi nulle ! Une ville entière serait intacte ! Mais depuis plus de vingt ans, aucune transmission n’a été reçue, ni du Nord ni de qui que ce soit d’ailleurs…

Comme pour les accords de l’Arbatskaya, le métro s’est entendu une nouvelle fois sur une cause commune, pariant sur ce mythe. Une expédition sera organisée vers le Nord pour rallumer la centrale, explorer cette terre promise et sauver la nation russe.